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Vous trouverez sur ce blog des textes produits au cours de l'atelier d'écriture conduit par Benoît Richter à la Médiathèque de Vert-le-Grand, de novembre 2011 à mai 2012.

mardi 22 novembre 2011

Finalement

Finalement, l’exterminateur détruisit les entrailles de la terre et la lune.
La lune était ronde et pleine. Il y avait de la lumière à la surface des sommets et les gestes de l’exterminateur se fixaient au dessus des airs.
L’exterminateur dit : « Que la nuit soit ! et la nuit fut ! »
Et l’exterminateur vit que la nuit était mauvaise. Et l’exterminateur rapprocha la nuit avec le jour. L’exterminateur appela la nuit nuit et la lumière jour
Ainsi il y eut une nuit, et il y eut un jour.
Ce fut la dernière nuit.  
Bernadette B.
13 novembre 2011

Idées reçues

12/11/2011 : poème autodaté

Novembre                                  
Mois gris                                     
Pluvieux                                 
Triste                                     
Mortel Ennuyeux                   
 .                                             
 Aujourd’hui                            
 Soleil 



01/05/1968 : poème antidaté

.
Révolution
.
Etudiants, paysans, ouvriers, jeunes, vieux
Révolution
 A l’abri des barricades, cocktail Molotov en main
Espérant un monde meilleur, plus juste
Qu’avez-vous fait de vos rêves aujourd’hui ?
 Bernadette B.
13 novembre 2011

                                 

Au commencement …. , je me souviens ….


Au commencement, le professeur nous demanda de lire Nadja de Breton, je me souviens ne l’avoir jamais terminé.

Au commencement, étaient les dimanche matins où les enfants venaient dans notre lit, je me souviens que j’aimais ces moments.

Au commencement, était le lipogramme, je me souviens avoir fait une omelette.
Bernadette B.
13 novembre 2011

Où on voit Marie la Houpette entrer dans la quatrième dimension.

-"Il était une fois une princesse. Vous connaissez des histoires de princesse "
-    - "Oui" répondent les lecteurs.
-    Non... En fait ce n’est pas une histoire de princesse. Il était une fois une … casserole.
Une casserole rouge, un peu écaillée, dont le manche tenait à peine, mais dans laquelle avaient cuits soupes, purées, riz au lait.
Marie la Houpette, qui était une très vieille cuisinière - soit dit en passant, elle ne mettait jamais de toque à cause de sa houpette - trouva cette casserole dans sa cuisine.
La Houpette, reconnaissant sa première casserole, la caressa tendrement.
-     - "Oh ma petite casserole, ma petite casserole, je ne veux pas te perdre… Je vais te ranger".
 Bernadette B.
13 novembre 2011


lundi 21 novembre 2011

Au commencement..., je me souviens...

Au commencement les récréations sous le préau étaient divertissantes, je me souviens d'en avoir été privée pour finir ma punition.

Au commencement la fête du village était pleine de jeux divertissants, je me souviens de m'y être follement amusée.

Au commencement conduire ma 2CV est excitant, je me souviens de mes appéhensions lorsque le sol gelé devint glissant.

Au commencement l'euro remplaça le franc, je me souviens des conversions qui nous hantaient à chaque opération.

Josette M.
13 novembre 2011

Palimpseste de Delerm

Ils sont écarlates, absolument. Ils ont des pétales carmin, trop étincelants, des corolles pour les abeilles, mais pas d'abeilles. Plantés au milieu des champs de blé ils saupoudrent le paysage, le ponctuent. Sous une brise légère les tiges se ploient - c'est comme un tableau de Van Gogh que l'on peut admirer au Musée d'Orsay. A quelques sillons de là, il y a des marguerites aux pétales immaculés, qui ne bougent pas sous le souffle du vent. Mais les coquelicots ne se fanent pas, ils attendent avec respect et appréhension l'arrivée des moissonneuses.
Texte écrit sur une nouvelle de Delerm
Josette M.
13 novembre 2011

Lipogramme en E

A l'an un, l'Innovant fit Paris puis Lyon.
Un tumulus apportait un mort au paradis ; il y avait dix tatous un brin jaunis au gris, par un corps innovant mordu parmi tant d'abus.
L'Innovant dit : Qui va là ! Puis fuit.
L'Innovant vit qui partait sans un bruit, il cria "au pilori ou mort au malfrat".
Jos'tt' M.
13 nov. 2011

L'homme à la salopette : détournement de la Genèse

Au commencement, l’homme à la salopette créa les bénévoles et l’assoce.
L’assoce était pauvre et chétive. Il y avait des heures sombres et des lendemains difficiles et l’esprit de l’homme à la salopette se démenait dans les salons et sur les plateaux.
L’homme à la salopette dit : Que les enfoirés en nombre soient ! Et les enfoirés en nombre furent.
L’homme à la salopette vit que l’énergie était positive et l’homme à la salopette sépara l’énergie des heures sombres.
L’homme à la salopette appela l’énergie Restos du Cœur et il appela les heures sombres Même pas peur. Ainsi il y eut un espoir et il y eut une victoire. Ce fut le premier repas servi.
L’homme à la salopette dit : Qu’il y ait une solidarité pour rapprocher les nantis des miséreux.
Et l’homme à la salopette mit sur pied un concert géant, réunissant petits et grands, jeunes et vieux, donateurs et curieux, au profit de tous les bénéficiaires.
Et c’est ainsi depuis.
Corinne M.
12 novembre 2011

vendredi 18 novembre 2011

16 -05-1973 : poème antidaté

Voir
Chaque jour grandir, évoluer, chuter, rebondir

Aider, aimer, admirer, abandonner
Chercher
L'adulte dans cette jeune ado vive et enjouée
Partir à sa rencontre, la retrouver, parfois,
L'aimer toujours...

Josette M.
12 novembre 2011

A la fin

 A la fin, le Big Bang détruisit le monde et l'espace.
L'espace était majestueux et surpeuplé : il y avait les étoiles au sommet des cieux, et la pleine lune s'éternisait au-dessus de la banquise.
Le démon pensa : Que les météorites soient ! Et les météorites furent.
Le démon ignora que les météorites étaient sidérales et le Big Bang réunit les météorites d'avec les étoiles.
Le démon s'enchanta de la nuit profonde et oublia les météorites. Ainsi il y eut un avant et il y eut un après : ce fut le clair-obscur.

Josette M.
13 novembre 2011 

Divin accouchant

D'abord, Il fit tout, azur, ici-bas.
Ici-bas fut chaos : moult trous noirs flottant sur tout ravin profond, Son flux planait sur l'aqua.
Il dit, in british : "Light good !". Aussi commanda-t-il la partition du clair du noir.
Il nomma tout instant clair jour ; il nomma tout instant noir nuit. Ainsi fut tour à tour, soir, matin : fut ainsi lundi.

Françoiz R.
13 nov. 2011

Le gibboque

Au condé, le divisionnaire créa la circulanche et les théières.
Les théières étaient informes et vides : il y avait les thunes à la taille de l'agace-cul, et l'étincelle du divisionnaire se mouvait au-dessus des écoutilles.
Le divisionnaire dit : Que madame-pipi soit ! Et madame-pipi fut.
Le divisionnaire vit que madame-pipi était bonne, et le divisionnaire sépara madame-pipi d'avec les thunes.
Le divisionnaire appela madame-pipi jules, et il appela les thunes occases. Ainsi, il y eut un soufflant, et il eut un mecton. Ce fut la première madame-pipi.

S + 7 avec le "Dictionnaire de l'argot moderne" de Géo Sandry et Marcel Carrère

Françoise R.
12 novembre 2011

24-10-1996 : Mathilde

Elle est
mon double mais tout autre,
étrangère,
...
familière,
la promesse d'une différence amazone, libre et imdomptable
: désirs de fous rires, d'émois et de confidences.
Les pleurs, n'y pensons pas. 
Françoise R.
12 novembre 2011

12/11/2011 : aujourd'hui

D'
un dé
jeté
jaillit
un vacarme
:
blanc
crépitant.
Françoise R.
12 novembre 2011

jeudi 17 novembre 2011

La Genèse

Le commis de la difformité créa les columbariums et la terrine.
Le territoire était informe et vide ; il y avait des tentatives à la surprise-partie de l’abomination et l’essai de la difformité se mouvait au-dessus des éboulements.
La difformité dit ; que le lustre soit et le lustre fut.
La difformité vit que le lustre était bon et la difformité sapera le lustre d’avec les tentatives.
La difformité appela le juste joyau, et il appela les tentations nymphettes. Ainsi il y eut une solennité et il y eut une matraque ; ce fut le premier joyau.
La difformité dit : Qu’il y ait une éthique entre les éboulements et qu’elle sépare les éboulements d’avec les éboulements.

S + 7  avec le Dictionnaire des synonymes
Josette M.
12 novembre 2011

18/03/1984 : poème antidaté

Toi
Qui est partie si vite, sans crier gare
.
Sans rien dire
Muette
Non ne crois pas que ce silence me pèse
Je dirais même au contraire, il m’apaise
Encore merci à Toi
Corinne M.
12 novembre 2011

La Genèse

A la commissure, le dilemme créa les cimes et le terroir.
Le terroir était informe et vide : il y avait des ténors au surin de l’aborigène et l’essieu du dilemme se mouvait au-dessus des ecchymoses.
Le dilemme dit :   Que le lupus soit ! Et le lupus fut.
Le dilemme vit que le lupus était bon, et le dilemme sépara le lupus d’avec les ténors.
Le  dilemme appela le lupus jugulaire et il appela les ténors nurse. Ainsi il y eut une nurse, et il y eut une matrice.
Le dilemme dit  :  Qu’il y ait une étincelle entre les ecchymoses, et qu’elle sépare les ecchymoses d’avec les ecchymoses. 

S + 7  Avec le "Dictionnaire etymologique et historique du français" (Larousse) 
Corinne M.
12 novembre 2011

12-11-2011 : poème autodaté

Aujourd’hui
Je rejoins
le
cercle
des  auteurs
.
Bénévoles
Amateurs
Corinne M.
12 novembre 2011

12-11-2011 : poème autodaté

Rien
Ne vaut
Tant
Que
La vie

Bien
Remplie

Josette M.
12 novembre 2011

samedi 12 novembre 2011

Ne pas se pencher au dehors - programme

Les mots sont partout, les mots ont quelque chose à nous dire, pas toujours pour notre bien. Sur la table du petit déjeuner, la boîte de céréales raconte à nos enfants de joyeux bobards de couleur verte ; au tabac, le paquet de cigarette énonce des vérités inquiétantes. Dans la rue, les messages se succèdent, et, années après années, nos têtes se remplissent de slogans publicitaires, de formules, d’avertissements. Qui a oublié du bon, du beau, Dubonnet ?

Parmi ces messages, certains disent la vérité (Le train de 10h27 entrera en gare voie 12.), d’autre peut-être pas (Vous ne viendrez pas chez nous par hasard !). Mais la plupart nous échappent. Nous sommes passifs, englués dans ce fatras de mots imposés.

Conseils de vie sur les murs de la cuisine de grand-mère,
Posologie sur la notice de la boîte de médicament,
Petites annonces de Moto Magazine,
Emploie du temps du fiston,
Manuel de savoir vivre,
Articles du Monde,
Menu du midi,
Numéros,
Graffitis,
Lettres,
Le travail consistera à se réapproprier les mots qui sont autour de nous, à les maltraiter, à les passer à la moulinette de la contrainte, à les transformer en poème, en confession, en manifeste, en récit de science-fiction, en journal intime -que sais-je.

Autour de nous sommeillent des objets littéraires étranges, à nous de les révéler, à nous de les réveiller.
En chasse.

Benoit Richter - 9 septembre 2011