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Vous trouverez sur ce blog des textes produits au cours de l'atelier d'écriture conduit par Benoît Richter à la Médiathèque de Vert-le-Grand, de novembre 2011 à mai 2012.

samedi 10 mars 2012

Il existe trois vers de terre

Il existe trois vers de terre dans mon jardin
Un ver de terre humide et visqueux se trémoussant au milieu des nausées
De fin de repas accompagné de cette certitude qu’il a été éviscéré dans son parcours et qu’il a pris place désormais au cœur de l’estomac d‘un rat musqué.
Il existe un ver de terre gris, froid, dur comme la pierre, raide comme la mort
La nature n’est plus que décombres autour de son corps
Enfin il existe un ver de terre rouge, grimaçant, trépidant, les éclairs de l’orage ont traversé son corps de part et d’autre comme un condamné à la chaise électrique
Voilà quels sont les trois types de vers de terre et celui-ci les représentait tous les trois.

Variation libre sur un texte de Donald Westlake ("Le survivant")
Gilles L.
11 décembre 2011

vendredi 9 mars 2012

Filigrane

L'ours:" je vais te faire du chagrin, avant de l'avoir neuve.....Tu n'as pas à faire l'âne!"

peau
Helena T.
12/02/2012

Ike...

Ike m'apportait des chatons qu'en il parvenait à s'en procurer. Les matous sont durs à trouver au Mexique. Je n'avais jamais pris de "petite boule de poil" auparavant. Les chats s'est 100% Zen. Ils vous font vibrer jusqu'au fond de vos tripes et vous rendent cotonneux rien que par leurs ronronnements. Je  ne  connais aucun autre animal aussi apaisant que le chat. Seulement, voilà, il faut que lui soit  disponible pour vous. Alors il vous faut attendre le bon moment. Quand vous vous allongez près d'un chat qui ronronne vous libérez des endorphines qui vous apaisent et vous font lâcher toutes vos tensions et voir la vie en rose. Il n'y a pas  un seul chat pareil et il est bien  difficile de déterminer avec lequel je me sens  le mieux. A plusieurs reprises, je me suis endormis avec plusieurs d'entre eux: Tout devient alors tranquille, je deviens léger comme l'air. J'ai toujours un matou qui traîne dans mes pattes, cela me rend doux comme un agneau dès le matin. Les minous sont devenus une nécessité vitale et  relationnelle dans mon quotidien: Ce sont  des doudous vivants. Quand vous en papouillez un, vous êtes joyeux comme après une bonne nuit. Mais le problème avec les chats, c'est qu'ils se multiplient très vite, il m'est très difficile d'en connaître leur nombre. Si vous avez des chats dans votre baraque, vous ne partez jamais sans vous assurer qu'ils ont tous bien mangé et qu'ils sont rentrés. La présence d'un seul fait que vous ne pouvez plus vous en passer. Mais une fois qu'il y en a un qui disparait, vous ne le remplacez jamais. Il n'y a pas un seul chat pareil.



Ike m’apportait des contes quand il parvenait à en trouver. Les  contes sont durs à trouver au Mexique. Je n'avais jamais lu de livre de contes auparavant. Les contes s'est 100% de plaisir. Ils vous entrainent dans un monde imaginaire dans lequel vous vous évadez. Je ne connais pas de divertissement plus agréable que les livres de contes. Seulement chaque histoire à une fin. Alors vous avez envie d'en commencer un autre. Quand vous lisez des contes, vous oubliez tout le reste. Sans lecture, ma vie est vide et les contes  sont l'antidote de mon ennui. Il n'y a pas de limites dans le choix de mes livres imaginaires et c'est très difficile pour moi d'aller vers d'autres ouvrages littéraires. A plusieurs reprises j'ai essayé de lire des romans policiers. Je trouve les énigmes macabres ou loufoques et parfois j'en devine la fin. Heureusement, j'ai toujours un conte sous la main pour me restimuler. La lecture de contes et pour moi une nourriture intellectuelle indispensable. C'est une nécessité vitale à  mon équilibre. Quand vous lisez ce genre de bouquin, vous êtes content, comme après un bon repas. Avec les livres policiers, vous passez de l'un à l'autre sans aucun intérêt. Si vous avez des livres de contes dans votre baraque, vous ne sortez pas tant que vous vous n'êtes pas enfilé toutes les pages jusqu'à la dernière. Dès la première page vous avez le désir urgent d'aller jusqu'à la fin. Mais une fois que vous avez terminé votre lecture, vous ressentez un grand vite l'espace d'un instant .N'y a t-il pas une vrai accoutumance à la lecture de contes ?

Détournements d'un texte de William Burroughs
Helena T.
12/02/2012

La Birmane

Elles étaient oisives, mais avaient gardé leurs collations. Le secours était  malentendu, mais je me suis détourné, bêtement gourmand. L’une d’elles s’était retroussée, la portée oisive et sacrée. Elle était plus lasse, avec une voie bougonne qui m’a immédiatement frappé. Des portraits hostiles et une relation nulle, incroyablement  forte et vive. Une bourgeoise particulière,  des cicatrices loyales et catégoriques, et une collation toute sobre, deux ou trois barres de toison ou de microbe sociable où s’accrochaient ces corps pitoyables qu’on appelle cérémonie.

(S + 7 sur un texte de Christophe Ono-Dit-Biot "La Birmane")
Josette M.
12/02/2012

Filigrane

Prendre la mer, pleine ou vide, à-demi pleine de plastique, à-demi vide d’encre.

bouteille
Josette M.
12/02/2012

Cala « mite» à l’usine

Détournement d’un fait réel, inspiré des ouvrières de Lejaby

Les ouvrières étaient toutes réunies sur le toit de l’armoire, pour décider de leur avenir. L’heure était grave.
-    Travailleuses ! Ecoutez-moi.  Il nous faut réagir. Le patronat s’en prend à notre outil de travail. Il nous impose des matières inexploitables.  Tout cela est réfléchi.
-    Oui. Ras le bol du Made in China et de la naphtaline. Ils veulent notre peau. Il faut faire quelque chose et vite.
-    Oui, il faut se battre.
-    Ne rêve pas, ma vieille, c’est foutu ! On a plus besoin de toi dans cette armoire.
-    Mais, que va-t-on devenir ?
-    Bah ! Des mites au chômage, comme les puces de Médor, l’année dernière, quand il s’est acheté un collier.
Les larmes montaient et les ailes s’affaissaient.
-    Non, il faut qu’on bouge. Moi je propose de migrer dans le matelas. Il est encore en laine. C’est dans nos compétences.
-    T’es marrante, toi. Moi j’ai le petit à déposer à la troisième étagère à 8h. A quelle heure cela me fera-t-il arriver ? Il faut au moins une heure pour passer la commode. Et le mardi et le jeudi matin, il y a la montée des eaux savonneuses. Des coups à y rester ! Non, très peu pour moi.
-    Pour ma part, je vais réfléchir quand même. Je pourrai déménager dans la table de nuit, tiroir de gauche. C’est plus petit, mais il faut bien travailler. J’y connais la concierge.
-    Et pour celles pour qui c’est trop compliqué de migrer, pourquoi on ne changerait pas de secteur.
L’interrogation et la surprise se lisaient sur tous les visages.
-    Qu’est-ce-que tu veux dire ? Mon arrière-grand-mère, ma grand-mère, ma mère étaient des grignoteuses de chandail. Je ne sais rien faire d’autre, moi.
-    Eh bien, on va apprendre à croquer dans les lattes de parquet. On n’ est pas plus bête que des puces.
-    Mais t’es folle ! On n’est pas formées et surtout pas équipées pour !
-    Et bien formons nous. Et faisons-nous poser des appareils dentaires pour attaquer le bois plus efficacement. On trouvera bien une vieille puce consultante à la retraite, qui nous apprendra les bases, contre rémunération, bien sûr. Allez, il faut y croire !
-    Moi, désolée, mais je suis trop vieille. Mes dents se déchaussent déjà. Alors un appareil pour croquer dans du bois, ce n’est pas possible. Mon heure a sonné, je crois.
Les filles en avaient gros sur la patate de voir leur copine fondre en larmes. Après tant d’années de bons et loyaux services, elle ne méritait pas cela.
-    Quand même ! C’est  y pas malheureux de voir tous ces cachemires disparaitre et nous avec !
Corinne M.
12/02/2012

Détournement du Petit prince

-   
-    Non, non ! Je ne veux pas être trop bon. Etre trop bon, c’est souvent être trop con. Je suis toute petite. Je n’ai besoin que d’une seule qualité. Donne-moi UNE qualité.
Alors j’ai cherché et proposé :
La petite âme m’observa attentivement puis :
-    Non, être fidèle, ce doit être trop compliqué. Tant de gens échouent. Je ne suis pas sûre d’y arriver. Donne m’en une autre.
Je proposai :
Mon ami grimaça doucement, avec ironie :
-    Tu sais … ce n’est pas une qualité, la franchise. Cela n’amène que des ennuis.
« Toutes les vérités ne sont pas bonnes à dire ! »  Tu ne connais pas cette expression ?
Je me creusai encore et encore la tête, mais mes propositions étaient encore et encore rejetées, comme les premières :
-    Non, être jeune ne dure pas. Je veux une qualité qui dure.
Alors agacée et pressée de passer à une autre âme, je piochai dans le grand haut de forme et lançai :
-    ETRE SOI. Voilà une qualité.
Je fus bien étonnée de constater que l’âme était aux anges.
-    Oui, oui, c’est cela ! Tu as trouvé. Mais …. Crois tu que ce soit facile d’ETRE SOI ?
-    Pourquoi ?
-    Comment être moi, alors que je ne me connais ?
-    Ne t’inquiète pas, petite âme. Tu y arriveras si tu ne triches pas.
Son regard se pencha.
Ce doit être une grosse qualité « ETRE SOI » car ton chapeau est vide. Mais d’accord, je ne tricherai pas.
Et c’est ainsi que la petite âme entra en scène.

Corinne M.
12/02/2012

Filigrane

Galeux aux abois
Mouillé comme sa mémère
Couché au salon
Sale temps, ne sèche pas.

chien
Corinne M.
12/02/2012

"Filigranes"

On prend un mot. Puis avec toutes les expressions contenant ce mot, on bâtit un petit poème qui ne contiendra le mot qu'en filigrane. Bien entendu, il vaut mieux choisir des mots riches en expressions toutes faites.
L'inventrice du filigrane est Michèle Métail.

Diurnoscope n° 3

Quelle idée de pendre un piège à guêpe sous la tonnelle.
Les abeilles, les tournesols, le soleil, le citron, mon premier vélo et mon dernier dessert. Le jaune, j’adore.
Agnès la petite sorcière croyait dur comme fer à ses rêves.
Promis, on fera attention à ne pas prendre n’importe quelles fleurs.
Les épinards sont riches en fer.
Tous les goûts sont dans la nature, l’important est d’y croire ou de s’en foutre.
Corinne M.
12/02/2012

Diurnoscope n° 2

Pourquoi suis-je sur ce sulky, plutôt qu’au contact de mon cheval ?
Cette odeur ne me dérangeait pas. Je pouvais même shooter dedans et en salir mes bottes.
J’aime la voir libre et fière, ma petite qui grandit, sans m’échapper. Pourvu que cela dure.
Il me semble parfois que j’appartiens à un autre monde.
Pour sortir de l’hiver parsemez la maison de fleurs, de tendres couleurs et sentez.
Le bonheur de courir, libre et d’en prendre pleins les naseaux, au gré des vents chauds.
Corinne M.
12/02/2012

Diurnoscope n° 1

Même si  je ne trouve rien sous le sabot d’un cheval, je sais que son fer me porte bonheur.
Ce métal a beau être froid, il me réchauffe le cœur, avec ses courbes et ses arabesques.
 Le vieil homme, assis au ras-du-sol, martelait sans compter.
Sans être jamais venue ici, je m’y sens chez moi.
Utilisez un kit, comprenant les ustensiles nécessaires.
Nous sommes tous du même monde, avec les mêmes  outils. J’y crois dur comme fer.
Corinne M.
12/02/2012