Bienvenue.

Vous trouverez sur ce blog des textes produits au cours de l'atelier d'écriture conduit par Benoît Richter à la Médiathèque de Vert-le-Grand, de novembre 2011 à mai 2012.

lundi 2 juillet 2012

Tranches d'écriture... et tronches d'écrivants







Y'en a... mare !






Attention : travaux d'écriture en liberté...





 

















Installation de panneaux de signalisation détournées autour de la médiathèque









Cadavre exquis du CE1



Vendredi 1er juin 2012
Classe de CE1 (M. Fortant/Mme Cardon) 

Cadavre exquis : mode d'emploi

"Le cadavre exquis a bu le vin nouveau" est l'une des premières phrases générées par les surréalistes qui inventèrent ce jeu.

Ce jeu collectif consiste à composer des phrases à partir de mots que chacun écrit à son tour en ignorant les propositions des autres joueurs.

Cadavre exquis du CP

Vendredi 1er juin 2012
Classe de CP (Mme Le Doaré)

Le dico fou des CM1


(une)  motation : n. f.   véhicule à deux roues qui nage.
( moto et natation) de Malvyn et Benjamin

colobattre: (v.)   faire la guerre à coup de couleurs.
( colorier et combattre) de Malvyn et Benjamin

(un)  élédile : n. m.   grand mammifère au corps recouvert d’écailles possédant une trompe .
( éléphant et crocodile ) de Alexis et  Paul

(un)  papiphant : n. m.   insecte à grandes ailes colorées muni de deux défenses en ivoire.   
(papillon et éléphant  ) de Romane et Sarah

(un)  fourgoin : n. m.   petit insecte noir et blanc qui  vit aux environs du Pôle nord.   
( fourmi et pingouin  ) de Romane et Sarah

(une)  rapidimorphose : n. f.   transformation subie par le corps en très peu de temps.  
(rapidité et métamorphose ) de Chloé V. et Charlotte

(un)  pétalgère : n. m.   élément composant la corolle d'une fleur, généralement de bois, fixée horizontalement dans une armoire.   
 (pétale et étagère ) de Sami et Mathys

(un)  extraphone : n. m.   créature de télécommunication venant d’une autre planète .   
( extraterrestre et téléphone  ) de Théo et Julien

 (un)  dicberg : n. m. ouvrage qui présente les mots flottant à la surface de la mer.   
 ( dictionnaire et iceberg  ) de Julie et Jade

(une)  zèbrette : n. f. sorte de petit cheval en forme de barque à rayures.
( zèbre et barquette  ) de Julie et Jade

(un)  viommouth : n. m
. instrument de musique préhistorique recouvert de poils.    
( violon et mammouth  ) de Laurine et Lucie

(un)  giraphant : n. m. grand mammifère à long cou muni d’une trompe et de deux défenses .
( girafe et éléphant  ) de Loris et Clément

(une)  guitassile : n. f. instrument de musique  conservé dans les dépôts sédimentaires .    
( guitare et fossile  ) de Loris et Clément

(un)  cavassile : n. m. personne montant à chevalins sur les dépôts sédimentaires .    
( cavalier et fossile  ) de Chloé J. et Solène

(une)  baleival : n. f. grand mammifère marin  domestique  doté de sabots .    
( baleine et cheval ) de Lola et Angéla

(un)  auroglier : n. m. porc sauvage qui luit au lever du soleil.                                                         
( aurore et sanglier  ) de Othilie et Marine

(une) bibliotresse : n. f. lieu de stockage de personnes chargées d'un enseignement
( bibliothèque et maîtresse) de Christine
Vendredi 1er juin 2012
Classe de CM1 (Mme Bodenant)

Le Dico fou : mode d'emploi

Vous inventez des mots-valises* et donnez des  définitions imaginaires, avec, pourquoi pas, des illustrations de ces mots-valises...

*mot-valise : voir ici.

lundi 14 mai 2012

Filigrane


Sauter une biche comme un cochon
Prendre un marin grec
Etre noir à table
C’est bête mais bon œil


(avec "pied")
Corinne M.
11 mars 2012

Poème de marche


Il fait bon. Il fait calme. Le printemps revient enfin. Le soleil essaie de nous effleurer. C’est une belle journée.
-
Mais comment font ces marronniers pour repartir ? L’élagueur les a ratiboisés et il ne reste que des moignons. Il va falloir qu’ils soient forts.
-
Tiens le café du coin s’appelle « le K’fée du coing ». C’est plutôt sympa comme nom. Simple mais sympa. De toute façon, j’aime les choses simples.
-
Elle est majestueuse mais semble vide. Trop de volets fermés. Il doit y faire sombre et froid. Je suis sûre qu’elle sera bien plus gaie cet été, avec plein de petits courant dans le parc, et réclamant du jus et des biscuits.
-
Intérieur le matin. Extérieur l’après-midi. J’aurais fait le tour aujourd’hui.
-
Quel bazar non organisé qui abrite les oiseaux ! Pas d’enfants qui se balancent. Juste le silence.
-
On dirait des agents de la DDE prenant des mesures ou des gamins payés au lance-pierre pour compter les voitures qui passent.  
-
Et voilà nous y sommes. Vingt minutes de silence et je n’en ai même pas marre ou plutôt si puisque j’y suis arrivée. Elle a perdu sa glace et s’est habillée de vaguelettes. 

Corinne M.
11 mars 2012

dimanche 6 mai 2012

Poème de marche, hélas

Mes chaussures couinent.
-
Corbeil-Essonnes : je me dis que c'est ridicule d'indiquer une ville aussi loin, je ne disais pas la même chose en voiture.
-
C'est drôle, quand on est enfant, on veut être grand, quand on est ado, on veut rester ado mais autrement,  et quand on est vieux, on voudrait rester enfant.
-
Quelquefois, j'ai l'impression qu'on m'entend penser, et du coup, je me concentre sur les paroles d'une chanson, ou bien je répète toujours le même mot. Peut-on s'empêcher de penser ?
-
(C'est difficile de ne pas parler). Le lion de Vert-le-Grand serait donc un tracteur ?
-
J'ai rêvé, hier, que j'étais énervée, et je criais. Et je me suis réveillée.
-
"Attention : enfants". Je ne comprends pas l'utilité de ce panneau. Ok, il ne faut pas écraser les enfants. Mais les adultes non plus. Mettre ce panneau à chaque coin de rue.

Mathilde F.
11 mars 2012

Poème en marchant

Tu t'en vas déjà, tu marches trop vite.
Petite fille, on ne prend pas la même route. On se croise.
Des garçons roulent vers toi.
Ne t'arrête pas une minute, continue Vert-le-Grand chemin.
Ne regarde pas les grilles, mais derrière, la nature qui renaît.
Oh ! C'est bien ! Il t'a pris la main.
Au guichet :  « Un billet pour une belle vie s'il vous plaît
Un avenir infini, sans limite »

Bernadette
  11 mars 2012

Poème de marche

Les frondaisons de lierre dévorent les murs. Un arbre décharné tend ses moignons vers le ciel…
Le toit d’ardoises de la »Villa des Troènes » se fond dans les nuages. Les « œil de bœuf » de la « Villa des Roses » clignent…et le clocher sonne…
Vestige du temps passé, l’école des Filles, telle une sentinelle, attend qu’on lui redonne vie, couleurs, gaieté…
Le cœur du village, avec ses boutiques colorées, sa place de la mairie et son église flanquée du presbytère, s’est endormi…Tout est calme et serein…
Le Château du Guichet, demeure de caractère, garde ses mystères, qui peut bien s’y cacher … Mystère
Le long mur de meulières nous cache la vie du parc, mais l’urbanisation nous envahit avec ses pavillons qui se veulent coquets…
Fleurs des villes, fleurs des prés cohabitent en belle harmonie, limite entre le domaine urbain, les champs…la nature.
Le Bois Loulou, le but de notre ballade, décapité, démystifié, aéré, sécurisé, diront certains…La nature a été réinstallée…la mare épurée…
Josette M.
11 mars 2012

Monostique paysager

Fin du village, quelques pavillons blottis dans un bosquet, voisinent avec les premiers champs de la plaine où le tracteur inlassablement répand dans les sillons l’engrais salvateur…Quatre gamins se mirent dans l’eau de la mare…// Il y a beaucoup de maisons, toutes les mêmes, accrochées à leurs fils électriques (faut bien), des enfants qui jouent près de la mare rectangulaire, d'autres maisons, cette foi différentes, un banc (j'aimerais bien m'assoir), des arbres, toujours pas de feuilles, une poubelle, vide. Et puis ce tracteur qui fait des aller-retours (donc une terre cultivable) ; une route traverse le tout. Et un bordel d'arbres et de buissons, surement pas entretenu, car dans un trou : le terrain est incliné.// Une maison et, devant,  son 4x4, bordée d'une petite barrière qui sert de frontière entre la ville et la campagne, un champ zébré par la mâchoire du tracteur, un lampadaire citadin, incongru, et puis la route goudronnée entre le champ et le petit bosquet qui ouvre sur une prairie à l'herbe rase et verte, dont l'horizon et fermé par des silhouettes d'arbres nus et par une colline de déchets digérés // Le tracteur entre dans le poème, il n’ira pas plus loin que la route, bosquet, triste bosquet, horizon au loin enfin, colline, serres, et puis Merlin de la bicoque Merlin faite pour durer, pas trop longtemps durer // Pré vert, vert, vert, mur végétal gris, gris, gris, vert, vert, vert, colline, vert, gris. Ah ! Un grand arbre ! // Trop de lianes envahissent ces pauvres arbres. Un nettoyage ne serait pas du luxe. Ce champ est calme et juste une trace de roues de tracteur le fendille. Un mur de buissons délimite l’horizon. Le lotissement, qui borde le champ, est ceinturé d’arbres plus grands. La dizaine de maisons semblent flâner au bord de  la marre, calme, elle aussi entourée de vieux arbres. Quatre enfants du village y jouent tranquillement. Les roseaux apportent une couleur or au tableau.
Josette, Mathilde, Françoise, Benoît, Bernadette, Corinne, Gilles
11 mars 2012

samedi 10 mars 2012

Il existe trois vers de terre

Il existe trois vers de terre dans mon jardin
Un ver de terre humide et visqueux se trémoussant au milieu des nausées
De fin de repas accompagné de cette certitude qu’il a été éviscéré dans son parcours et qu’il a pris place désormais au cœur de l’estomac d‘un rat musqué.
Il existe un ver de terre gris, froid, dur comme la pierre, raide comme la mort
La nature n’est plus que décombres autour de son corps
Enfin il existe un ver de terre rouge, grimaçant, trépidant, les éclairs de l’orage ont traversé son corps de part et d’autre comme un condamné à la chaise électrique
Voilà quels sont les trois types de vers de terre et celui-ci les représentait tous les trois.

Variation libre sur un texte de Donald Westlake ("Le survivant")
Gilles L.
11 décembre 2011

vendredi 9 mars 2012

Filigrane

L'ours:" je vais te faire du chagrin, avant de l'avoir neuve.....Tu n'as pas à faire l'âne!"

peau
Helena T.
12/02/2012

Ike...

Ike m'apportait des chatons qu'en il parvenait à s'en procurer. Les matous sont durs à trouver au Mexique. Je n'avais jamais pris de "petite boule de poil" auparavant. Les chats s'est 100% Zen. Ils vous font vibrer jusqu'au fond de vos tripes et vous rendent cotonneux rien que par leurs ronronnements. Je  ne  connais aucun autre animal aussi apaisant que le chat. Seulement, voilà, il faut que lui soit  disponible pour vous. Alors il vous faut attendre le bon moment. Quand vous vous allongez près d'un chat qui ronronne vous libérez des endorphines qui vous apaisent et vous font lâcher toutes vos tensions et voir la vie en rose. Il n'y a pas  un seul chat pareil et il est bien  difficile de déterminer avec lequel je me sens  le mieux. A plusieurs reprises, je me suis endormis avec plusieurs d'entre eux: Tout devient alors tranquille, je deviens léger comme l'air. J'ai toujours un matou qui traîne dans mes pattes, cela me rend doux comme un agneau dès le matin. Les minous sont devenus une nécessité vitale et  relationnelle dans mon quotidien: Ce sont  des doudous vivants. Quand vous en papouillez un, vous êtes joyeux comme après une bonne nuit. Mais le problème avec les chats, c'est qu'ils se multiplient très vite, il m'est très difficile d'en connaître leur nombre. Si vous avez des chats dans votre baraque, vous ne partez jamais sans vous assurer qu'ils ont tous bien mangé et qu'ils sont rentrés. La présence d'un seul fait que vous ne pouvez plus vous en passer. Mais une fois qu'il y en a un qui disparait, vous ne le remplacez jamais. Il n'y a pas un seul chat pareil.



Ike m’apportait des contes quand il parvenait à en trouver. Les  contes sont durs à trouver au Mexique. Je n'avais jamais lu de livre de contes auparavant. Les contes s'est 100% de plaisir. Ils vous entrainent dans un monde imaginaire dans lequel vous vous évadez. Je ne connais pas de divertissement plus agréable que les livres de contes. Seulement chaque histoire à une fin. Alors vous avez envie d'en commencer un autre. Quand vous lisez des contes, vous oubliez tout le reste. Sans lecture, ma vie est vide et les contes  sont l'antidote de mon ennui. Il n'y a pas de limites dans le choix de mes livres imaginaires et c'est très difficile pour moi d'aller vers d'autres ouvrages littéraires. A plusieurs reprises j'ai essayé de lire des romans policiers. Je trouve les énigmes macabres ou loufoques et parfois j'en devine la fin. Heureusement, j'ai toujours un conte sous la main pour me restimuler. La lecture de contes et pour moi une nourriture intellectuelle indispensable. C'est une nécessité vitale à  mon équilibre. Quand vous lisez ce genre de bouquin, vous êtes content, comme après un bon repas. Avec les livres policiers, vous passez de l'un à l'autre sans aucun intérêt. Si vous avez des livres de contes dans votre baraque, vous ne sortez pas tant que vous vous n'êtes pas enfilé toutes les pages jusqu'à la dernière. Dès la première page vous avez le désir urgent d'aller jusqu'à la fin. Mais une fois que vous avez terminé votre lecture, vous ressentez un grand vite l'espace d'un instant .N'y a t-il pas une vrai accoutumance à la lecture de contes ?

Détournements d'un texte de William Burroughs
Helena T.
12/02/2012

La Birmane

Elles étaient oisives, mais avaient gardé leurs collations. Le secours était  malentendu, mais je me suis détourné, bêtement gourmand. L’une d’elles s’était retroussée, la portée oisive et sacrée. Elle était plus lasse, avec une voie bougonne qui m’a immédiatement frappé. Des portraits hostiles et une relation nulle, incroyablement  forte et vive. Une bourgeoise particulière,  des cicatrices loyales et catégoriques, et une collation toute sobre, deux ou trois barres de toison ou de microbe sociable où s’accrochaient ces corps pitoyables qu’on appelle cérémonie.

(S + 7 sur un texte de Christophe Ono-Dit-Biot "La Birmane")
Josette M.
12/02/2012

Filigrane

Prendre la mer, pleine ou vide, à-demi pleine de plastique, à-demi vide d’encre.

bouteille
Josette M.
12/02/2012

Cala « mite» à l’usine

Détournement d’un fait réel, inspiré des ouvrières de Lejaby

Les ouvrières étaient toutes réunies sur le toit de l’armoire, pour décider de leur avenir. L’heure était grave.
-    Travailleuses ! Ecoutez-moi.  Il nous faut réagir. Le patronat s’en prend à notre outil de travail. Il nous impose des matières inexploitables.  Tout cela est réfléchi.
-    Oui. Ras le bol du Made in China et de la naphtaline. Ils veulent notre peau. Il faut faire quelque chose et vite.
-    Oui, il faut se battre.
-    Ne rêve pas, ma vieille, c’est foutu ! On a plus besoin de toi dans cette armoire.
-    Mais, que va-t-on devenir ?
-    Bah ! Des mites au chômage, comme les puces de Médor, l’année dernière, quand il s’est acheté un collier.
Les larmes montaient et les ailes s’affaissaient.
-    Non, il faut qu’on bouge. Moi je propose de migrer dans le matelas. Il est encore en laine. C’est dans nos compétences.
-    T’es marrante, toi. Moi j’ai le petit à déposer à la troisième étagère à 8h. A quelle heure cela me fera-t-il arriver ? Il faut au moins une heure pour passer la commode. Et le mardi et le jeudi matin, il y a la montée des eaux savonneuses. Des coups à y rester ! Non, très peu pour moi.
-    Pour ma part, je vais réfléchir quand même. Je pourrai déménager dans la table de nuit, tiroir de gauche. C’est plus petit, mais il faut bien travailler. J’y connais la concierge.
-    Et pour celles pour qui c’est trop compliqué de migrer, pourquoi on ne changerait pas de secteur.
L’interrogation et la surprise se lisaient sur tous les visages.
-    Qu’est-ce-que tu veux dire ? Mon arrière-grand-mère, ma grand-mère, ma mère étaient des grignoteuses de chandail. Je ne sais rien faire d’autre, moi.
-    Eh bien, on va apprendre à croquer dans les lattes de parquet. On n’ est pas plus bête que des puces.
-    Mais t’es folle ! On n’est pas formées et surtout pas équipées pour !
-    Et bien formons nous. Et faisons-nous poser des appareils dentaires pour attaquer le bois plus efficacement. On trouvera bien une vieille puce consultante à la retraite, qui nous apprendra les bases, contre rémunération, bien sûr. Allez, il faut y croire !
-    Moi, désolée, mais je suis trop vieille. Mes dents se déchaussent déjà. Alors un appareil pour croquer dans du bois, ce n’est pas possible. Mon heure a sonné, je crois.
Les filles en avaient gros sur la patate de voir leur copine fondre en larmes. Après tant d’années de bons et loyaux services, elle ne méritait pas cela.
-    Quand même ! C’est  y pas malheureux de voir tous ces cachemires disparaitre et nous avec !
Corinne M.
12/02/2012

Détournement du Petit prince

-   
-    Non, non ! Je ne veux pas être trop bon. Etre trop bon, c’est souvent être trop con. Je suis toute petite. Je n’ai besoin que d’une seule qualité. Donne-moi UNE qualité.
Alors j’ai cherché et proposé :
La petite âme m’observa attentivement puis :
-    Non, être fidèle, ce doit être trop compliqué. Tant de gens échouent. Je ne suis pas sûre d’y arriver. Donne m’en une autre.
Je proposai :
Mon ami grimaça doucement, avec ironie :
-    Tu sais … ce n’est pas une qualité, la franchise. Cela n’amène que des ennuis.
« Toutes les vérités ne sont pas bonnes à dire ! »  Tu ne connais pas cette expression ?
Je me creusai encore et encore la tête, mais mes propositions étaient encore et encore rejetées, comme les premières :
-    Non, être jeune ne dure pas. Je veux une qualité qui dure.
Alors agacée et pressée de passer à une autre âme, je piochai dans le grand haut de forme et lançai :
-    ETRE SOI. Voilà une qualité.
Je fus bien étonnée de constater que l’âme était aux anges.
-    Oui, oui, c’est cela ! Tu as trouvé. Mais …. Crois tu que ce soit facile d’ETRE SOI ?
-    Pourquoi ?
-    Comment être moi, alors que je ne me connais ?
-    Ne t’inquiète pas, petite âme. Tu y arriveras si tu ne triches pas.
Son regard se pencha.
Ce doit être une grosse qualité « ETRE SOI » car ton chapeau est vide. Mais d’accord, je ne tricherai pas.
Et c’est ainsi que la petite âme entra en scène.

Corinne M.
12/02/2012

Filigrane

Galeux aux abois
Mouillé comme sa mémère
Couché au salon
Sale temps, ne sèche pas.

chien
Corinne M.
12/02/2012

"Filigranes"

On prend un mot. Puis avec toutes les expressions contenant ce mot, on bâtit un petit poème qui ne contiendra le mot qu'en filigrane. Bien entendu, il vaut mieux choisir des mots riches en expressions toutes faites.
L'inventrice du filigrane est Michèle Métail.

Diurnoscope n° 3

Quelle idée de pendre un piège à guêpe sous la tonnelle.
Les abeilles, les tournesols, le soleil, le citron, mon premier vélo et mon dernier dessert. Le jaune, j’adore.
Agnès la petite sorcière croyait dur comme fer à ses rêves.
Promis, on fera attention à ne pas prendre n’importe quelles fleurs.
Les épinards sont riches en fer.
Tous les goûts sont dans la nature, l’important est d’y croire ou de s’en foutre.
Corinne M.
12/02/2012

Diurnoscope n° 2

Pourquoi suis-je sur ce sulky, plutôt qu’au contact de mon cheval ?
Cette odeur ne me dérangeait pas. Je pouvais même shooter dedans et en salir mes bottes.
J’aime la voir libre et fière, ma petite qui grandit, sans m’échapper. Pourvu que cela dure.
Il me semble parfois que j’appartiens à un autre monde.
Pour sortir de l’hiver parsemez la maison de fleurs, de tendres couleurs et sentez.
Le bonheur de courir, libre et d’en prendre pleins les naseaux, au gré des vents chauds.
Corinne M.
12/02/2012

Diurnoscope n° 1

Même si  je ne trouve rien sous le sabot d’un cheval, je sais que son fer me porte bonheur.
Ce métal a beau être froid, il me réchauffe le cœur, avec ses courbes et ses arabesques.
 Le vieil homme, assis au ras-du-sol, martelait sans compter.
Sans être jamais venue ici, je m’y sens chez moi.
Utilisez un kit, comprenant les ustensiles nécessaires.
Nous sommes tous du même monde, avec les mêmes  outils. J’y crois dur comme fer.
Corinne M.
12/02/2012

jeudi 16 février 2012

Au commencement... , je me souviens...

Au commencement, le dimanche, mon père nous emmenait, mes deux sœurs et moi, visiter un musée, je me souviens avoir eu peur aux Invalides d'y voir des manchots et des cul-de-jatte.

Au commencement, la librairie en face du lycée Hélène Boucher, cours de Vincennes, faisait de belles piles blanches et piquetées de couvertures colorées de la nouvelle collection Folio, je me souviens que ma sœur m'offrit pour mes seize ans "L'homme sans qualité" et que je l'ai détestée de m'obliger à cette lecture rébarbative.
Françoise R.
13 novembre 2011

mercredi 15 février 2012

Diurnoscope


Lanternes rouges ornant les façades, la Fête du Têt les a installées, pour rentrer dans l’Année du Dragon.
Odeurs de caramel, d’épices,  de viande rôtie, dans la rôtisserie où les poulets et les canards ont une peau brune et craquante.
Le bonze drapé de son étole safran arpente le pavé, secoue sa sébile, puis s’en retournera dans la chaleur de la pagode retrouver sa communauté.
Les trottoirs du 13e, les mêmes que ceux d’Hanoï ou de Pékin, foule colorée, pressée, voitures disciplinées en plus, mobylettes pétaradantes en moins…
« Le Tramway a la priorité », quand il n’est pas là c’est nous qui filons.
Faire les courses parmi les étals colorés, explorer les boutiques où rien n’est de « chez nous » ; là le « made in France » n’existe pas, inutile de le chercher…
Josette M.

Comptabilité : détournement de la Genèse

Au départ Pacioli créa le bilan comptable et la déclaration fiscale.
La comptabilité était vide de sens et ne représentait rien,
il y avait des incompréhensions sur son utilité, mais
Pacioli veillait sur son organisation.

Pacioli dit :
Que l’écriture comptable soit
Et l’écriture comptable fut

Pacioli vit que l’écriture comptable était bonne

Pacioli sépara la comptabilité simple de la comptabilité en partie double.
Pacioli appela la comptabilité en partie simple : journal de caisse

Il appela la comptabilité en partie double : journaux, grand livre.

Il y eut des journaux, des grands livres et des bilans.

Et ce fut le premier jour de règne des comptables  

Gilles L.
12 novembre 2011

Poèmes "Autodatés"

En mars 2007, à l'occasion d'un atelier d'écriture donné aux élèves de l'Institut du Travail Social de Tours, je cherchais à inventer pour eux une forme simple qui permette d'écrire des instants de vie, aussi bien que des souvenirs d'instants passés, dans un cadre très précis.
Je cherchais, aussi, depuis longtemps, une forme qui puisse changer au fil du temps, "ni tout à fait la même ni tout à fait une autre"…

Ainsi est né le poème "Autodaté", qui se calque sur la date du jour. C’est un poème de 8 vers, (puisque dans notre espace-temps la date du jour comporte en général 8 chiffres, aujourd’hui, par exemple : 12 02 2012), dont chaque vers est compté en nombre de mots selon la ligne. (Zéro mot verra un saut de ligne).
Un des premiers poèmes Autodatés que j'écrivis, le 27 mars 2007, essayait de définir cette forme nouvelle :

*

un poème
autodaté contient autant de vers que la
 
date du jour,
chaque vers
 
 
autant de mots que le chiffre correspondant

*

Le poème autodaté antidaté, quand à lui, revisite un souvenir, un événement :

je naquis
ce jour preuve
 
m’en fut
donnée
pour rien au monde le poème n’aurait manqué
ça pour peu que sa langue enfin
tète

(Autodaté antidaté écrit le 27 mai 2007, sauras-tu découvrir ma date de naissance ?)

*

Et, tiens, pour finir, voici celui de ce matin :

depuis
ma fenêtre
 
corbeille, une
certaine frugalité
 
du
poème matin

*

(Dessin de Carole Rayon, poème de Benoît Richter, © éditions Pédibus & les auteurs, 2009)


Benoît Richter, 12 février 2012

jeudi 12 janvier 2012

01 - 01 - 1900

  -
 Aujourd’hui
 -
 Ils
 entrent 
 dans ce dernier siècle du millénaire, avides de progrès.
 -
 - 
Bernadette B.
11 décembre 2011